Un ami d’origine allemande qui vous invite à passer le week-end en famille dans la maison de campagne de ses parents, c’est difficile à refuser. Lorsqu’il vous dit que le meilleur charcutier allemand du Québec se trouve au village et que vous devriez prévoir d’amener une glacière, là, je vous jure, c’est un crime de ne pas l’écouter.

Arrêtez de chercher, les meilleures cochonnailles de tout le Québec se trouvent à Lacolle, dans une minuscule boucherie habillement cachée par un bungalow des années 70, en plein cœur du village. Vous n’êtes pas certains de vous y trouver? Oui! Oui! C’est juste à côté de la basse-cour où sont amoureusement engraissés oies, canards et dindons dodus. Dans les petits pots les meilleurs onguents? Et bien Stefan Frick a su habillement retenir le proverbe… et le tourner à son avantage!

À la Charcuterie Frick, j’ai trouvé des dizaines de produits dont je me suis épicuriennement gavé pour ensuite la dévaliser tout bonnement, jusqu’à ce que ma glacière n’ait plus faim. Pour trois fois rien (urbainement parlant) j’ai fait provision d’un échantillon de tout se qui se trouvait dans la boutique, de belles pièces abilement fumées sur place et d’une fraîcheur indécente. Je me suis littéralement jetée face première dans les saucisses allemandes fumées, à déguster directement au comptoir, en parlant la bouche pleine. Je n’ai pu résister au bacon qui m’appelait avec sa grosse croûte noircie. Le jambon bourguignon encore chaud, je vous le jure, a prononcé mon nom et le saumon, fumé à chaud, m’a fait frétiller de plaisir en se réfugiant dans ma salade du midi. Je devrais probablement m’acheter de nouveaux souliers si je veux espérer escalader la montagne de (la meilleure) viande de grison qui a pris place dans mon frigo. Pour couronner le tout, parce que tout est merveilleusement réuni pour la raclette du samedi, j’ai fait rouler jusqu’à la voiture une gigantesque meule de Gruyère suisse à faire fondre doucement sur tout ce beau Meat Market. Stefan m’a fait promettre, en m’envoyant la main, de mettre juste du bon dans mon bedon. J’ai essayé de lui faire jurer de déménager sa boucherie à Trois-Rivières dans les plus brefs délais.

Hum, à cet instant précis, j’ai refermé le coffre de la voiture, j’ai regardé mes enfants saliver devant les canards qui seront bientôt dans le comptoir, j’ai levé les yeux au ciel et j’ai sourit.

Il y a de ces magnifiques moments dans la vie.

Ajoutez à cela une fabuleuse grange restaurée en habitation, un petit lac privé plein de grenouilles, le soleil d’octobre qui chauffe le dos, du bon vin, une chasse au papillon interminable, et vous avez tous les ingrédients pour un moment magnifique.

Si en plus il y a à proximité une cave pleine de conserves maisons faites par une maman et un papa épicuriens européens et que vous pouvez compléter tout cet apport protéinique et «oenique» par de beaux légumes marinés et des cornichons croquants à l’ail fait maison, là, je vous jure, vous vous pincez, certain de rêver.

Oh et puis, parce que faire 1 h et demi de route pour aller chercher de la charcuterie en dehors de Montréal, ça rend généralement les «madames» impatientes, déguisez abilement le tout avec une petite visite au magnifique Musée ferroviaire Exporail de St-Constant, un autre secret bien gardé et à proximité. Les enfants comme les grands s’amuseront pendant un bon 2 ou 3 heures, vous aurez l’excuse parfaite pour faire un beau pique-nique (comme ça vous aurez déjà la glacière) et pendant que tout le monde dormira dans la voiture en pensant être sur le chemin du retour vous pourrez toujours feindre «encore un maudit chemin de GPS niaiseux» pour faire le détour.

Voyez comme le bonheur est facile à gérer! Gâtez-vous!

CHARCUTERIE FRICK

EXPORAIL –  Le Musée ferroviaire canadien