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Jaser, jaser, jaser  |  01 avril 2017 4 commentaires
Cinq ans, beaucoup de poussière et 3 500 km

Cinq ans, cinq années de vie ont passé depuis le dernier article de WebMénagère… Je peine à y croire. En fait, je n’en reviens tout simplement pas.

La dernière fois, elle venait d’avoir 40 ans, la vie était folle et sans repère, la liberté était de la partie, sa légende personnelle semblait à portée de main mais, pourtant, tellement inaccessible. Le cœur criait mais la raison a été plus forte.

Je reviens souvent à WebMénagère. Je la lis, comme si ce n’était pas moi qui l’avais écrit, et je ris, elle me fait du bien, me rappelle qui je suis.

Je fais ses recettes, je retrouve son foufou de mari, je ris encore plus quand je réalise que mon auto, depuis cinq ans, n’a plus jamais dormi dans le garage!

Je ne la lis pas avec nostalgie, juste comme ça, parce qu’elle est drôle et qu’elle me permet d’entrer, revisiter sa folie.

Aujourd’hui, WebMénagère a 45 ans. Dans ma tête, c’est la moitié de la vie.

Mais où était passé WebMénagère vous demandez-vous? Vous aussi? Partie en voyage, faire du trouble ailleurs, c’est garanti! Je ne sais pas vous, mais moi, je m’ennuie, je m‘ennuie de son bla-bla, de ses niaiseries.

Il y a cinq ans, WebMénagère a choisi de devenir sérieuse, pas complètement mais un peu plus, quand même. Comme je ne fais jamais les choses à moitié, je me suis fonctionnarisé. Au début, c’était un bon contrat de dix mois, parfait pour la business et une belle opportunité de gérer un projet majeur, une corde de plus à mon arc de gestionnaire de projet. Puis le contrat est devenu poste temporaire, puis poste permanent dans le réseau de la santé. J’ai géré de beaux projets hospitaliers, des constructions d’envergure qui permettent d’améliorer, un peu, la vie des patients. J’ai rencontré des gens extraordinaires, qui se donnent à 200% pour soigner la tête et le corps des humains. J’ai eu l’impression de participer à quelque chose de plus grand que moi, d’aider, à ma façon, les autres à être mieux. Ce matin-là, celui où j’ai accepté ce contrat, ma coach d’écriture m’a averti : « tu n’écriras plus jamais, je te le dis » et j’ai ri.  « Impossible que je lui ai répondu, WebMénagère est là, elle ne voudra pas que j’arrête ! » J’avais tort, elle s’est poussée, l’air de dire : « Eh boy, moi, je ne veux pas voir ça!»

Puis, il ne s’est plus rien passé. Je m’étais donné cinq ans, cinq années de vie pour voir où ça pourrait mener. J’ai un emploi stable, une paye enviable, un boss exceptionnel et grand d’humanité, je participe à des projets stimulants, je suis considérée et en contrôle, mes connaissances aident mes collègues à évoluer, je n’ai pas de responsabilités autres que mon horaire et mes livrables. Je suis dans un cocon, protégée.

Mais je n’ai plus écrit Véronique, tu avais raison…

Jusqu’en avril passé. On m’a interpellé pour remplacer, au pied lever, une rédactrice pigiste pour un article dans une de mes revues préférées. « Quoi? Moi? Euh tu crois? » J’ai plongé et surprise, je savais nager (d’ailleurs, anecdote, moi qui ai peur de l’eau, je suis des cours de natation depuis 2 ans, j’ai appris à nager et je me débrouille, ma foi, plutôt bien! ). En septembre, j’ai fait un atelier d’écriture, on m’a dit que j’avais du talent, que je devrais y consacrer un peu plus d’efforts et de temps. Puis un cours de sérigraphie à l’Université. J’avais envie d’imprimer des t-shirts depuis si longtemps, j’ai plutôt mis le pied dans le monde des artistes, momentanément! Une difficile session, très en dehors de ma zone de confort où, encore une fois, j’ai eu des tapes dans le dos. Mon cocon s’est mis à craquer. Et là, j’ai l’impression que j’ai de la pyrrhotite dans le cœur, ça s’ouvre de partout, ça fuit, ça veut voler.

Les signes sont tout autour de moi, j’ai des lianes plein les mains et je ne saute pas. Le confort du cocon est puissant. Je ne sais pas comment faire.

Je relis ma liste des « 1000 AFFAIRES À FAIRE » et je me demande ce qui a abouti depuis 2012. Oui, la sécurité financière nous a permis d’acquérir un chalet en montagne. Ce n’est pas dans l’Ouest, mais on fait du ski chaque fin de semaine, comme si on y était. J’ai aussi un peu voyagé… mais je n’ai pas publié. En gros, il ne s’est rien passé. J’ai mis ma vie sur pause. J’ai arrêté d’y penser.

Ah non, ce n’est pas vrai ! J’ai couru  ma vie! 3 500 km depuis 2013! Eh oui! 3 500 km et ce n’est pas si forçant finalement. J’ai fait 6 demi-marathons, des courses en sentier et en montagne. J’ai couru, couru, couru, pour mieux m’évader.

Eh là WebMénagère a dit : « non mais, ça suffit! » Pas la course, mais toute cette vie, sans peinture ni écriture. Faque, on est rendu là, cinq ans plus tard, beaucoup de poussière et 3 500 km plus loin.

WebMénagère c’est comme une amie qu’on a pas vu depuis longtemps, mais avec qui on reconnecte en un instant. Ça vous dit de la relire? Elle s’invite dans votre salon pour vous faire rire et réfléchir. Allez, on s’en verse un et on s’y remet!

45 ans, déjà? Plus moyen d’attendre quoi que ce soit!

4 Commentaires

Mcbriere - 1 avril 2017 à 9h32

Je suis rassurée, contente, émue, fébrile.
Je t’aime mon amie

Annie - 1 avril 2017 à 11h27

Que ça fait du bien!!!! Tiens les lianes ben ben fort pis saute tarzoune! Et si dans 5 ans c’était 3500 pages au lieu de 3500 km? C’est à ta portée! Go mon amie, je t’aime! Xx

annieletourneau - 1 avril 2017 à 15h03

Quelle bonne idée AnnieBi! Beau target! Je tente le coup et je te nomme gardienne du rester focus!

annieletourneau - 1 avril 2017 à 15h03

Idem ma belle MC : rassurée, contente, émue, fébrile! Moi aussi je t’aime amiga mia! Merci d’être encore et toujours là!

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